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I-DIAGNOSTIC

Symptomatologie – TDAH

Le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement, caractérisé par l’association de trois symptômes dont l’intensité et la manifestation varient selon chaque personne :

  • Un déficit de l’attention (incapacité à maintenir son attention, à terminer une tâche, oublis fréquents…)
  • Une hyperactivité motrice (agitation incessante, incapacité à rester en place)
  • Une impulsivité (difficulté à attendre, tendance à interrompre les activités des autres)

On ne peut parler de TDAH que si les symptômes :

  • surviennent au cours de l’enfance, avant l’âge de 12 ans
  • présentent un caractère persistant (plus de 6 mois)
  • retentissent sur les apprentissages scolaires, les relations sociales et la qualité de vie et constituent un véritable handicap pour l’enfant
  • sont présents dans au moins 2 contextes différents (école et maison par exemple)
  • ne sont pas expliqué par un autre trouble mental


Selon les enfants, plusieurs formes cliniques existent :

  • Forme Mixte ou combinée : on retrouve les symptômes d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité. (60% des cas)
  • Forme Inattention prédominante : les symptômes d’inattention sont prédominants. (30% des cas)
  • Forme hyperactivité/impulsivité prédominante : les symptômes d’hyperactivité/impulsivité sont prédominants. (10% des cas)

Prévalence : Le TDAH concerne 5,9 % des moins de 18 ans et 2,8 % des adultes. Il semble plus fréquent chez les garçons. Toutefois, le trouble est probablement sous-estimé chez les filles, pour lesquelles les symptômes sont moins visibles.

Voir la classification DSM V


Quels professionnels interviennent dans le parcours diagnostic ?

Le médecin traitant, face à un tableau clinique évocateur d’un TDAH, peut orienter la famille vers un médecin spécialiste du TDAH qui pourra poser le diagnostic : pédiatre, neuro-pédiatre, neurologue, pédopsychiatre.

Le neuropsychologue peut effectuer des tests et une évaluation psychologiques plus poussés, afin d’identifier les comorbidités, identifier les diagnostics différentiels et préciser le profil clinique de l’enfant.

D’autres professionnels de santé peuvent être nécessaire pour effectuer des bilans complémentaires afin d’établir la présence de comorbidités ou affiner le diagnostic (préciser l’intensité ou les impacts du trouble) :

  • l’orthophoniste
  • le psychomotricien
  • l’ergothérapeute
  • l’ophtalmologiste
  • l’othoptiste
  • l’ORL

Après le bilan initial par le médecin de premier recours, le patient peut être orienté, via la plateforme d’orientation et de coordination (PCO), pour les enfants de moins de 12 ans, vers un médecin spécialiste du trouble (pédopsychiatre, psychiatre, pédiatre, neuropédiatre, neurologue), et vers des professionnels paramédicaux pour d’éventuels bilans complémentaires, afin de confirmer le diagnostic et proposer une prise en charge adaptée.


Via quels outils/ bilans ?

Outils et bilans du médecin spécialiste du TDAH :

  • L’entretien avec les parents : leurs plaintes et les symptômes décrits permettent d’orienter la suite des investigations diagnostiques.
  • une analyse très précise et dans la durée des comportements de l’enfant, de ses cahiers et bulletins scolaires, des répercussions sur l’environnement familial.
  • Informations des tiers : Carnet de santé, compte-rendus d’examens du médecin traitant, du médecin et psychologue scolaire.
  • Un examen clinique complet : il permet le dépistage de certains troubles associés ainsi que l’indication des examens para-cliniques que le praticien estimera nécessaires, selon l’état physique du patient.
  • L’utilisation de questionnaires destinés aux parents, aux enseignants et à tout observateur de l’enfant (ex. : infirmière scolaire) ainsi qu’à l’enfant lui-même (à partir de 10 ans). Le questionnaire de Conners ou la Snap sont le plus souvent utilisés

Télécharger le questionnaire d’évaluation Conners pour les parents

Télécharger le questionnaire d’évaluation Conners pour les enseignants

Télécharger les instructions pour la cotation du SNAP-IV

Les différents bilans :

Bilan neuropsychologique :

Passation de plusieurs batteries de tests normés en fonction de l’âge du patient :

– WISC-IV permet d’évaluer l’Efficience intellectuelle

– TEA-Ch permet d’évaluer les capacités attentionnelles

– Différents tests permettant d’évaluer les fonctions exécutives telles que la planification, la flexibilité mentale, l’inhibition et la mémoire de travail

En savoir plus sur le bilan neuropsychologique

Bilan orthophonique :

Evaluation du langage oral, du langage écrit, de la communication, de la cognition mathématiques, des fonctions oro-myo-faciales et des fonctions cognitives.

En savoir plus sur le bilan orthophonique

Bilan psychomoteur :

Analyse du développement psychomoteur (évaluation de la motricité globale et du tonus, de la latéralité, de la motricité fine, du graphisme, du repérage spatial et temporelle, des capacités visuo-spatiales, des capacités d’adaptation et de reproduction de rythmes, de la présence ou non de particularités sensorielles, des fonctions exécutives).

Bilan en ergothérapie :

Evaluation du niveau d’autonomie au quotidien, des praxies, du graphisme, de la sensorialité, du repérage spatial et temporelle, étude de l’environnement de l’enfant. Evaluation des éléments facilitant ou faisant obstacle à son autonomie.

En savoir plus sur le bilan en ergothérapie

Ces bilans seront ensuite mis en perspective les uns par rapport aux autres afin d’établir un diagnostic complet du TDAH et de son impact sur la vie du patient.


II-RBPP POUR LES PRISES EN SOIN DE CE TND

Quelles sont les différents types d’approches recommandées et validées scientifiquement ainsi que les objectifs associés ?

Une fois le diagnostic posé, la prise en charge doit être globale et adaptée aux symptômes de l’enfant et à leur sévérité. Cette prise en charge a pour objectif de :

– Agir sur les symptômes du TDAH

– Agir sur les comorbidités associées

– Apporter une information et un soutien de l’enfant et de sa famille

– Apporter des conseils pour guider la famille et l’école dans l’approche éducative (en favorisant la mise en place d’aménagements pédagogiques appropriés).

La prise en charge sera d’autant plus efficace qu’elle est précoce.

En première intention, une prise en charge non médicamenteuse doit être mise en œuvre, combinant en fonction des besoins de l’enfant, des mesures psychologiques, des mesures éducatives et des mesures sociales :

PSYCHOÉDUCATION

Délivrer des informations sur le TDAH, ses impacts et comment fonctionner avec ce trouble.

La psychoéducation peut être fait pour l’enfant, pour ses parents, pour les adultes qui accompagnent l’enfant au quotidien (professeur par exemple) et pour ses camarades de classes.

GUIDANCE PARENTALE

Améliorer les compétences parentales en matière de gestion du comportement de l’enfant, en favorisant le renforcement positif des comportements adaptés, plutôt qu’en sanctionnant les comportements inadaptés ou perturbateurs.

Permettre aux parents d’avoir des pratiques éducatives adaptées façe aux comportements de leur enfant.

Apprendre aux parents à mieux gérer les comportements incompris de leur enfant · Evolution de la place de l’enfant au sein de sa famille.

Améliorer : les relations parents-enfant, l’image que l’enfant a de lui-même et l’image que les parents ont d’eux-mêmes

Exemples de méthodes standardisées : Programme ABC · Rubi · Barkley

RÉÉDUCATION INDIVIDUELLE

Acquérir des stratégies d’apprentissage efficace, pouvant être généralisées à différentes activités et dans différents contextes.

Prise de conscience plus efficace de ses propres actions, permettant de mettre en place des stratégies au quotidien pour connaître son propre fonctionnement.

Aider l’enfant/adolescent à améliorer ses comportements, son attention, et contrôler son impulsivité.

Permettre à l’enfant d’identifier ses schémas de pensée, source de souffrance et de mauvaise adaptation sociale.

Soulager certains symptômes du TDAH par des techniques spécifiques de gestion du stress et des émotions.

Travail sur les troubles des apprentissages qui peuvent être associés au TDAH

Exemples de méthodes standardisées : Thérapie cognitivo-comportementale (TCC) · Co-op · Rémédiation cognitive · Métacognition · Relaxation · Psychomotricité · Ergothérapie · Orthophonie

RÉÉDUCATION GROUPE

Permettre à l’enfant de se sentir moins isolé et d’apprendre des stratégies mises en place par les autres enfants. · Favoriser la compréhension des interactions sociales et des règles sociales. · Apprendre à communiquer et interagir avec les autres de façon plus adapté.

Exemples de méthodes standardisées : Groupes d’habilités sociales · Groupe PFE · Groupe de gestion de l’impulsivité

ACCOMPAGNEMENT SCOLAIRE

Mettre en place un lien entre l’enseignant, la famille et les soignants. Ce lien permet d’échanger autour des difficultés de l’enfant en milieu scolaire, de l’évolution des symptômes et de la réactualisation des aménagements pédagogiques quand elle est nécessaire. · Accompagner l’enfant dans ses difficultés d’apprentissage avec des adaptations de son environnement de travail et des supports pédagogiques. · Faciliter la mise au travail de l’enfant et ses possibilités d’être plus attentif.

Exemples de méthodes standardisées : Aménagements scolaires · PPS / PAP / PAI · AESH

Si ces mesures sont insuffisantes, un traitement médicamenteux peut être initié.

Le méthylphénidate est le médicament disponible à ce jour et indiqué pour le traitement pharmacologique du TDAH (noms commerciaux : Ritaline®, Concerta® et Quasym®).

Liens utiles

Livres

Formations

Ressources aménagements pédagogiques 

Règles et codes du vivre-ensemble

Alternative visuelle au texte écrit pour organiser sa pensée 

Temps de récupération pour mieux apprendre 

Posture : ballon ou coussin d’assise 

Structuration visuelle du temps qui passe

Travail sur les transitions

Posture : ballon ou coussin d’assise 

Lien vers les différents textes de la HAS en lien avec ce TND  

Lien Posture : ballon ou coussin d’assise

Posture : ballon ou coussin d’assise

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